
Le 28/07/2018
Chers compagnons,
Un écho de notre journée qui m’a personnellement profondément remuée (mais je pense ne pas être la seule).
Tout d’abord l’ambiance fraternelle continue de manière toujours aussi forte : Mauricio, le président, qui introduit chaque matin la journée en profite pour nous donner des nouvelles de la déléguée hospitalisée qui va mieux mais va rester quelques jours à l’hôpital. L’équipe ARUPA se relaie auprès d’elle pour l’accompagner. Chaque jour, Mauricio est aussi attentif à annoncer les anniversaires : les jubilaires ont donc droit à un chœur de 200 personnes pour les ovationner.
Ce matin nous avons poursuivis la recherche du nom de Grâce de la CVX c’est à dire chercher à approfondir l’identité spécifique, le charisme particulier de notre communauté mondiale.
L’ESDAC nous propose toujours le même déroulement : prière personnelle, partage en petit groupe, partage en grand groupe avec à chaque étape la démarche de choisir ce qui semble être le plus important à exprimer pour le groupe. Démarche pas simple de renoncement surtout quand on a l’impression de crouler sous une multitude de fruits. Et encore plus en grand groupe où nous sommes réduits à quelques mots pour que chacun des trente groupes puisse parler alors qu’on aimerait tellement expliquer davantage. Mais tout le monde joue le jeu et il ressort que nous nous voyons comme une communauté fraternelle, engagée dans la mission apostolique, voulant suivre Jésus et chercher Dieu en toute chose par le discernement.
Bref rien de vraiment nouveau mais nous nous sentons très heureux d’être en CVX, le cœur joyeux et envahi d’une grande paix. Je parle pour moi mais de ce que j’ai entendu des échanges nous sommes apparemment nombreux dans cet état d’esprit. Nos textes sont rassemblés sous forme d’un grand cercle.
Et heureusement que nous le sommes car l’exercice qui nous attend cet après-midi est éprouvant : nous pencher sur les paralysies de nos communautés respectives. C’est déjà dur de le faire pour soi-même. Pour sa communauté, après une phase de déni, (je parle pour moi), des paralysies me sautent aux yeux et c’est très désagréable. Mais quand en petit groupe on se prend en pleine face en une demi-heure les paralysies de 7 communautés on peut se sentir envahis par un profond mouvement collectif de désolation. Et en plus on doit choisir une paralysie par groupe et pouvoir en faire une statue de groupe.
Pourquoi ? Car, pendant le retour en grand groupe nous sommes invités à faire un musée Grévin de la désolation. 15 équipes font les statues, les 15 autres déambulent au milieu d’elles en regardant ce qu’elles représentent : ce qui revient beaucoup dans les titres des statues écrits sur des feuilles posées à nos pieds : la fermeture, l’élitisme, le refus d’utiliser nos dons, la discorde...C’est vraiment plombant.
Nous avons un temps de partage à nouveau en petite équipe : chacun réfléchit à une manière de remettre en mouvement les choses dans sa communauté. Quand il l’a trouvé il déchire une bande du papier où est écrit la paralysie, nomme le moyen et dépose le papier dans une petite corbeille où se trouve aussi une bougie. Nous écrivons tous nos noms sur la bougie. Quand chacun a parlé l’un d’entre nous amène la corbeille sur la scène. Il allume notre bougie au cierge des 50 ans de la CVX. Il vide la corbeille de ses papiers dans un grand panier. Il revient ensuite parmi nous avec la bougie allumée dans le panier, et remplie de petits pains en massepain que nous mangeons avec délice. Enfin nous partons en procession pour la messe et nos trente petites corbeilles sont déposées devant l’autel avec leur bougie allumée, évoquant des petites barques vaillantes sur une mer déchaînée. Le soir le sacrement de réconciliation est proposé et ces corbeilles sont toujours dans la pièce, signe que nous sommes des pêcheurs pardonnés et infiniment aimés.
Cet exercice de nommer les paralysies de nos communautés nous a permis de ne plus en avoir peur en les regardant en face avec le Christ, et en les déposant dans les mains du Seigneur pour se remettre en mouvement.
Je vous souhaite une très bonne journée.
Fraternellement.
Constance